Une soirée solitaire de plus. Un verre de vin devant l'antre de ma cheminé. Le spectacle des flammes et la chaleur de l'alcool me berçant dans un état second. une odeur de bougies emplissant mes narines. Mon esprit, absent, regarde les bûches se consumer.

Je faisais calmement tourner le breuvage au fond de mon verre, doucement... Puis entendis un bruit sourd à l’extérieur. Ma curiosité fut plus forte que ma prudence et je sortis. Marchant dans mon jardin, j'entrais dans la grande roseraie de la propriété. Et C'est là que je le vis. Un jeune homme plutôt amoché gisait parmi les épines.

Je ne me posais pas de questions. Je les lui poserais plus tard. Je le pris alors par les épaules et le traînais sur plusieurs mètres jusqu'au manoir. Puis, jusqu'à l'étage, dans une chambre d'Ami.
Je déchirais son vêtement souillé de sang et observais les plaies. Prenant une pince à épiler, je fis pénétrer les pinces dans les petites plaies sanguinolentes et en sortis les balles, les unes après les autres. Après quoi, je recousus ses plaies. Une fois mon ouvrage achevé, je le tirais vers la salle de bain à quelques pas de là ; Fini de le déshabiller et le jetais dans l'eau où j'ajouter savon et alcool à 90°, faisant disparaître la crasse et le sang ; ainsi que toutes les bactéries accumulées.

Pour fini, je le traînais jusqu'au lit de nouveau et l'allongeais avant de penser ses blessures.

Au moins une petite activité pour me distraire parmi mes monotones journées.

Je le laissais alors se reposer dans cette chambre et retournais devant ma cheminée. Reprenant mon vin, je le bus en silence. Un sourire se dessina alors sur mes lèvres.

-"Cela fait bien longtemps que je n'avais pas eu pareil divertissement..." me dis-je pour moi-même.

Je m'empressais alors de finir mon verre d'une traite et de me resservir. Je n'étais pas forcément alcoolique, mais j'aimais le goût du vin. Alors, savourant mon verre de nouveau remplis, je repensais à cet inconnu. Aux raisons qui l'avaient poussé jusqu'à chez moi. A son identité, sa race... Et je riais alors. Tant de gens étaient poussé jusqu'à mon antre ; Et si peu y restaient. Au final, mes journées étaient toujours solitaires que se soit au Manoir ou au travail, où aucun hôte ne daignait venir s'y engager. A cause de cela, il n'y avait presque jamais de client et mes seules pâtisseries ne sauraient les contenter. Je réfléchissais alors à la raison qui l'avait poussé dans cette ville. Tout cela me paraissais bien distrayant...

Alors je décidais d'attendre son éveil dans mon fauteuil, fixant les flammes.

J'entendis des bruits de pas approcher. Alors il avait enfin fini par s’éveiller ! Je l'écoutais approcher, sereine, faisant tournoyer encore et encore mon breuvage dans son récipient de Crystal.

"Et bien... Je pense que je dois vous... Remercier... *toussote*"

Je me tus un moment. Je devinais qu'il n'avais aucune idée de se que je pouvais bien être, et cela m'amusa. Je servis alors un second verre de vin à son intention sur la petite table près de moi Après tout il était plus âgé et devait donc surement en boire Je devais être une des seules jeune fille respectable à boire tant du nectar des dieux.

J'attendis alors sans un mot qu'il s'approche prendre son verre et découvre par lui-même une parcelle de mon identité.

Il brisa le silence.

"Très bien, je vais commencer pour les présentations. Je vous dois bien ça. Je suis Lloyd, fils de la célèbre maison écossaise Silverblood fils de Maria Silverblood et de Theodore Silverblood. Je suis âgé de 21 ans. Et vous l'avez apparemment compris, mais je suis un Vampire. Pour tout vous dire, je suis actuellement poursuivi par la milice de ma famille pour..."

Sa voix était plutôt rassurante et apaisante. Mais il n'aurait pas du tout dévoiler de lui à quelqu'un dont il ne sait rien.

"Pardonnez moi mais... Je ne sais toujours pas à quel nom je dois envoyer les fleurs pour vous remercier de votre accueil."

Je pris une nouvelle gorgée de vin.

-"Tu parles trop." lâchais-je.

Je fermais alors les yeux, pensive. puis les ouvris en fixant le feu.

-"Kimyou Amberline. Seule et Unique héritière de la Famille Amberline. Second "Maître" de Destel et Responsable d'un des deux club d'Hôte bataillant pour prendre le dessus de l'autre ; Le coeur même du "Combat de Destel".

Je me tus encore un moment. Et, un sourire amusé au lèvre, je repris.

-"Si vous ne m'aviez pas révéler tout ça... Peut-être vous l'aurais-je demandé moi-même après tout.

Il me répondis sur un ton de défis qui me fit sourire autant qu'il me déplus.

"Pour tout vous dire, je me doutais bien que vous alliez me poser toutes ces questions. Une jeune fille tout juste majeure au maximum qui accueille dans sa demeure un beau jeune homme entre la vie et la mort ne peux pas s’empêcher de se questionner sur son identité. Mais vu que vous êtes apparemment assez... pour vous sentir humilié lorsque vous voulez poser une question au point de ne pas la poser, j'ai pris les devants et j'ai satisfait votre curiosité. Et puis je le répète, vous m'avez sauver la vie, je vous doit bien ça. Rien de plus. Quand à votre rang dans Destel, je m'en fiche pas mal. Je n'aie pas besoin de me faire draguer par une prostituée Vampirique de luxe, aussi jolie soit elle, pour satisfaire mes désirs charnels."

Je ricanais, un peu agacé.

-"Prostitué ? Pauvre Naïf" me moquais-je.

Je me tus un moment et repris avec un sourire.

-"Pour te corriger, Sache que je suis encore assez loin de la majorité. De plus, Je suis encore plus loin d’être une prostituée. Je suis gérante d'un Club D'Hôte, je ne m'occupe que des cuisines, maintenance et Gestion. De plus, les Hôtes et hôtesses sont des hommes et des femmes de bons temps, pas de sexe. Et pour finir, si j'étais d'un naturel gêné, je ne vous aurais pas déshabiller, toiletté et pansé plus tôt."

Mon discoure fini, je posais mes doigts sur son verre et en caressais légèrement le bord.

De la buée se créa alors sur les parois de cristal.

L'écoutant, je me mis à rire. un petit rire quelque peu retenu et rafiné. son avis m'importait peu ; C'était manifestement un étranger qui ne mesurait pas la splendeur dangereuse de Destel.
Je me levais et passais calmement près de lui, l’effleurant légèrement sur mon passage. Une odeur de rose me suivait à la trace.

-"Vous avez raisons. Je n'ai pas besoin de me perdre dans des discours inutiles pour un homme tel que vous." dis-je en souriant.

Je me dirigeais alors vers la petite porte du jardin.

-"A vos risques et périls." lâchais-je, amusée...

Avant de m'enfoncer dans les roseraies que le vents caressait de sa brise nocturne.

Alors que j'allais m'enfoncer dans mes jardins de roses fleuries, j'entendis un bruit derrière moi. Me retournant subitement, je vis mon invité à terre, la jambe méchamment tordus, pleurant de douleur. Que c'était pitoyable de voir un homme pleurer... Mais après tout, les larmes ne sont-elles pas la preuves d’émotions et sentiments humains...
Je fis alors volte-face et me dirigeais vers lui. Sans un mot, je m'accroupis à ses cotés et passait son bras autour de mes épaules. Ignorant ses cris, je le traînais en supportant sa masse jusqu'à l'étage, bien que cet effort me soit très pénible pour les frêles épaules.

Une fois la chambre atteinte, je le mis au lit. Déchirant la jambes de son pantalon qui devenait impossible à enlever sans douleur, je regardais les os tordu qui laissaient de grosses marques de bleu-mauve sur la peau ; surement un signe d'une très légère hémorragie du au choc. un simple hématome.

Je pris sa jambe en main et, d'un coup sec, la redressais dans un bruit de craquement d'os épouvantable. J'appuyais sur la jambe pour l’empêcher de bouger et d'aggraver la situation. Aussi pris-je un balais non-loin en en cassais le manche avant de le panser contre la jambe, afin d'en faire une solide attelle. Pour finir, je partis dans la salle de bain immense et revint chargée d'une bassine d'eau chaude et quelques linges que j'appliquais sur la jambe endoloris, tout en gelant un ou deux nerfs des articulation en les frôlant des bouts des doigts.

Et sans un mot, je restais assise au bord du matelas à changer et ré-humidifier d'eau chaude les linges qui apaisaient sa jambe.

Alors que je changeais ses linges, j'entendis sa vois s’élever légèrement.

"Je... Je m'en... Merci..."

il regarda alors longuement mes yeux. Situation quelque peu gênante que je ne relevais pas, l'air de rien.

"Je... Désolé... j'ai dut me tromper sur ton compte..."

Se tromper ? Je voulu lui demander en quoi s'était-il trompé, mais il s'effondra alors. Il devait être complètement épuisé, et je choisi je garder le silence. J’éteignis les chandeliers, ouvris la fenêtre qui donnait sur les roserais et rabattais la couverture sur le jeune blessé en épargnant sa jambe meurtrie où je continuais de déposer des linges chaud et humides.

Et je partis pour une longue nuit à veiller un Malade ; quitte à dormir assise en matinée sur le bord de ce lit.

Alors que j'étais en trin de m'assoupir sur le coin du lit, une voix me tira de mon état second.

"Hey, petite... T'es sure que tu veux pas te reposer un peu? Tu sais, tu étais pas obligée de veiller pour moi... Je me sens un peu coupable de t'avoir donné du soucis maintenant."

L'expression un peu crispé, n'allant pas avouer que je l'avais veillé mais ne pouvant tout de même pas le cacher, je me levais et remportais la bassine et les linge avant de revenir près de lui et de défaire le pansement de son attelle que je refit.

Puis, je défis son haut jusqu'à le retirer et ôtais les bandages avant de les refaire. Je passais également un coup de gant un peu savonneux avant de resserrer les bandes histoires qu'il n'embaume pas la pièce d'une puanteur insoutenable.

Et continuais sans un mot.

alors que je refaisais ses pansements, il prit la parole.

"Bon, et bien je vais prendre ça pour un oui. Très bien, dans ce cas, aide moi à me lever et à me traîner jusqu'à la fenêtre. Oh, et prend mon manteau au passage aussi s'il te plait."

Je soupirais, agacé, et me redressais avec la bassine et les bandes usées. Sans un mot de plus, je repartis poser tout ce brique-à-braque à leur place respective. Puis, je descendis à la cave et remontais 5 minutes après. Avec moi, une canne luisante, ornée de rubis et d’émeraude. une Rose ; symbole de la roseraie des Amberlines, était dessiné en petites pierres sur le pommeau sculpté.

Je posais la canne près du lit et pris, dans l’armoire non loin, quelques vêtement masculins à l'allure victorienne. Le Smoking des hôtes de Noble Romance. C'était là les seuls vêtements masculins que je possédais.

J'enfilais alors la chemise rouge à mon invité fort dénudé, la boutonnant sans me presser. J'y ajoutais un veston et un petit foulard aristocrate ; histoire qu'il soit présentable. Je m'attaquais en suite au bas ; retirant le reste de son pantalon déchiqueté que je jetais au loin, près d'une panière à linge.

Mais là : J’hésitais. à présent, il était éveillé. peut-être souhaitait-il lever et enfiler ses sous-vêtement lui-même.

Il termina de s'habiller presque seul et se leva. Mon travail d'une nuit était enfin achevé. Je le regardais fouiller dans ses effets personnels et en sortir une fioles qu'il but tout en observant le paysage. Aussi ne dis-je pas mot et fis volte-face pour me rendre à mes appartements, un étage plus haut. Une chambre isolée du reste du manoir. Une chambre qui était resté tel quel depuis longtemps : une chambre d'enfant.

Aussi en profitais-je pour prendre du rechange, et descendais de nouveau dans la grande salle de bain. Là, je me dévêtis afin d'entrer dans un des grands et profonds bac qui trônaient au centre de la pièce. Des pétales de roses entrés par les fenêtres flottaient ça et là. Et je me laissais porter dans l'eau chaude : mes muscles se détendant de cette nuits stressante et épuisante.

Mes cheveux ondulant à la surface, je regardais mon reflet dans l'eau claire. puis, lassée, tirais une cordelette qui libéra des tonnes et des tonnes de mousses. La crème blanche pure était plus haute que moi et me masquait la vue.

Je me laissais alors aller et me perdit dans ce dédale de bulles.